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L’amniocentèse, l’aiguille de la peur

Par Aïda B.
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L amniocentèse l aiguille de la peur
© DepositPhotos

L amniocentèse l aiguille de la peurRécemment, une de mes amies s’est trouvée confrontée au douloureux choix de l’amniocentèse. Un questionnement qui m’a ramenée trois ans en arrière, quand j’avais dû moi-même faire face à ce dilemme : risquer la fausse couche ou rester dans l’incertitude jusqu’à la naissance de mon enfant.



Vous conviendrez que comme question existentielle, on peut difficilement faire pire…

Le problème de l’amniocentèse et de tout ce qui l’entoure, c’est que les femmes enceintes sont très mal informées. Le tri-test sanguin, par exemple, quand le résultat vous tombe sur la tête, et pour peu qu’il soit mauvais, vous sentez le monde qui s’écroule autour de vous. Or, ce bilan sanguin est sujet à polémique et paraît loin d’être fiable. Il prend en compte plusieurs facteurs, tels que l’âge de la mère, bien sûr, mais aussi la clarté nucale (mesure de la nuque effectuée lors de la première échographie), les antécédents d’anomalies chromosomiques et les marqueurs sériques. En fait, ce tri-test évalue une probabilité. Vous avez un risque, certes, mais si ça se trouve, vous avez tout autant de chances de gagner au Loto ! Attendre, attendre, attendre… Si vous découvrez un seuil supérieur à 1/250, vous êtes bonne pour l’examen tant redouté. D’ailleurs, même si vous avez obtenu un bon résultat à ce tri-test, vous pouvez quand même demander à passer l’amniocentèse mais sachez que si vous n’avez pas dépassé l’âge canonique ( !) de 38 ans, vous ne serez pas remboursée par la Sécu et là, ça fait mal : l’examen coûte en effet aux alentours de 500 euros. Si, au contraire, vous êtes terrifiée par l’intrusion d’une longue aiguille dans votre ventre et le risque de fausse couche qui en découle (de 0,5 à 1%, mais la moindre opération chirurgicale, même la plus bénigne, est sujette à risque, non ?), vous pouvez passer outre, mais assurez-vous d’être capable de supporter une attente interminable de cinq ou six mois jusqu’à la naissance.



Moi qui suis une trouillarde douillette (mais pas tant que ça finalement, on dirait !), j’ai choisi de faire cette amnio parce que je savais que je ne supporterais pas de rester six mois dans l’incertitude.

Déjà, trois semaines d’attente pour connaître le résultat, ça me paraissait la fin des temps, alors vous imaginez ! Sachez d’ailleurs que si vous avez une bonne mutuelle, vous pouvez obtenir les résultats au bout de 48 heures (par un moyen miraculeux – que je n’ai pas bien compris – d’accélérer la culture des cellules prélevées).

Alors que faire ? Amnio ou pas amnio ?

Le choix ne peut venir que de vous, personne ne peut décider à votre place. Bien sûr, vos amies pourront toujours vous parler de leurs expériences, bonnes ou mauvaises, mais au final, c’est votre petite voix intérieure qu’il faudra écouter, pour un choix totalement assumé. Alors j’espère que par ce petit billet, j’aurai pu contribuer à vous aider un peu. Bon courage !

Et vous, avez-vous passé cette amniocentèse tant redoutée ?

Fabienne Bizet