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Microcosme de Manu Larcenet

Par Sid-Ahmed Bachiri
Modifié le
Lecture: 2 minutes
Editions les Rêveurs
© DepositPhotos

Editions les Rêveurs
Microcosme de Manu Larcenet



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Des taches qui parlent, des taches qui pensent, des taches qui jugent, des tachent qui racontent tout et n’importe quoi.

Des taches dans la dépression, des taches dans l’euphorie, des taches racistes, des taches échangistes qui changent de couleur mais ne blêmissent pas.

Une grande famille de taches à l’univers décapant, corrosif et irrévérencieux.

 

En plus de ses séries à très grand succès (Le Combat Ordinaire, Blast, Le retour à la terre) et de ses séries humoristiques éditées chez Fluide Glacial, Manu Larcenet publie, de temps en temps un album chez Les Rêveurs.

Cette maison d’édition qu’il a co-créée abrite ses projets plus intimistes, plus conceptuels aussi.

Il en ressort souvent des livres touchants et décalés qui montrent un autre aspect de son travail.

Les livres des rêveurs peuvent être salués pour leurs qualités de réalisation, ce sont de beaux objets qui mettent en valeur les œuvres qu’ils contiennent.

 

Microcosme est dans cette ligne, un album un peu fou, superbement réalisé.

 



Quand je parle de Larcenet j’ai tendance à perdre tout sens de l’objectivité. C’est lui qui me faisait rire dans Fluide Glacial, lui qui m’a fait découvrir la BD « sérieuse » avec Le Combat Ordinaire. Il pourrait illustrer sa liste de courses, j’achèterai l’album.

Il va pourtant falloir me croire quand je vous dis que, sans surprise, je n’ai pas été déçu par ce dernier opus.

 

Ici on part d’un concept génial, celui de donner vie à des taches d’encre.

 

Graphiquement ce ne sont que des taches qui parlent, sans contenu on serait vite tombé dans un résultat passable. Mais grâce à un sens de la formule parfait, les situations plantées en quelques phrases, font mouche.

Sous forme de strip en une page, Larcenet réussit à faire rien avec des sujets parfois graves, car oui, une tache peut souffrir de la maladie ou de dépression. Cet album m’a un peu fait penser aux Idées Noires de Franquin pour le côté grinçant et sans retenue.

 

Larcenet s’amuse avec ses histoires de taches. Un exercice plus léger que ses dernières publications, comme une respiration après la série Blast et un résultat surprenant, réussi et drôle. Avec en plus une superbe réalisation de la part des Rêveurs.

 

Ma note : 9/10

 

Et vous allez-vous vous laisser tenter par l’univers incroyable de Larcenet ? 

 

Crédits photo : Editions les Rêveurs