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La proie de David De Thuin

Par Sid-Ahmed Bachiri
Modifié le
Lecture: 2 minutes
Glénat
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Glénat
La proie



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Un jour, sur la plage d’une île mystérieuse, deux créatures nommées Tipôme et Bumble secourent un naufragé inanimé. Il s’appelle Topuf et n’a rien à voir avec les habitants du coin.

Il semblerait même qu’il soit l’élu d’une obscure prophétie. Topuf, lui, n’en a rien à faire, il veut juste retrouver son fils, disparu lors du naufrage.
Ses sauveurs lui promettent qu’il aura toutes les réponses en se rendant au sommet de la plus haute montagne du continent.
A travers une formidable épopée ils rencontreront également une foule de personnages hauts en couleurs venus assister, eux aussi, à la réalisation de la prophétie.

On hésite en voyant cette BD, il faut dire qu’elle est intimidante. Sous sa superbe couverture toilée se cachent 1000 pages. 1000 pages pour fêter les 5 ans de la collection 1000 feuilles. Pour un total ahurissant de 10000 cases très exactement.
Un exercice de style incroyable réalisé par David De Thuin.



Mais encore faut-il que l’histoire suive cette pagination hypertrophiée. Si la lecture d’une BD de 48 pages peut supporter quelques longueurs avant d’arriver à la fin, il n’en est pas de même pour un projet d’une telle ampleur. Ces 1000 pages doivent nous accrocher pour nous faire oublier leur nombre.
Et quand on referme La Proie on se dit simplement : « Déjà ? ». Parce que le récit est mené avec rythme, que l’intérêt ne retombe jamais et que finalement grâce à ce choix de pagination David De Thuin s’est offert une belle liberté.
Il a le temps pour explorer des parties de son récit qu’il aurait peut-être dû mettre de côté sans ce format. Il s’est offert de la place pour dévoiler toutes les richesses de son histoire.

Malgré les contraintes dictées par une mise en page en gaufrier (toutes les cases font la même taille) il réussit à exprimer un sens saisissant du cadrage. Et même si le dessin peut sembler simpliste il est d’une rare efficacité servant parfaitement cet univers fou où les dialogues font mouche.
On suit sans peine les aventures de Topuf et de ces deux Infectes.

 

Oubliez, ou plutôt savourez la taille de cette BD, on l’ouvrant vous allez accéder à un univers dense, un peu fou et terriblement intéressant. David De Thuin réussit un exercice de style bluffant qui abouti à un superbe ouvrage.

Ma note : 9/10

Planche la proie

Crédits photos : Editions Glénat