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- En ce joli mois de mai, monsieur Louis repose sous un arbre, une balle de fusil en travers de la gorge.
- Vous ne pourrez pas lâcher ce livre qui va vous surprendre tout au long de ses 120 pages. Le joli mois de mai est un récit plein de force et d’intensité. Emilie de Turckheim réussit ici une histoire qui mériterait de devenir un classique.
En ce joli mois de mai, monsieur Louis repose sous un arbre, une balle de fusil en travers de la gorge.
Par testament il lègue sa propriété, dont un hôtel pour chasseurs et l’ensemble de ses biens à cinq anciens clients : un tenancier de bordel, un couple pas très catholique, un inspecteur de police et un militaire.
Venus de la ville cette curieuse clique est réunie autour d’Aimé et de Martial, les hommes à tout faire de la maison, dans l’attente du notaire.
Parfois, on pioche dans sa pile de livre à lire un petit livre de poche, comme ça, par hasard. Le résumé nous avait tenté mais on l’avait un peu oublié. On le choisi d’abord parce qu’il ne tiendra pas de place dans notre sac.
Et puis on tombe sur un texte incroyable, sans s’y attendre.
Car dans ce petit livre (par la taille seulement), qui ne paye pas de mine au premier abord, il y a du Steinbeck, du Agatha Christie, il y a des surprises, un ton et un style d’un grande justesse.
C’est Aimé, l’homme à tout faire qui nous raconte cette histoire. Il est un peu simple Aimé, il n’a pas pu aller à l’école alors pour raconter il est un peu maladroit.
Il y tient pourtant à ce récit, les têtes de chien (c’est ainsi qu’il appelle les habitants de la ville) qui viennent dans sa maison il ne les aime pas et veut nous expliquer pourquoi.
Flanqué de Martial, simplet défiguré, ce duo a des allures de George et Lennie.
Émilie de Turckheim réussit admirablement à donner vie à son narrateur, elle a su trouver le ton juste pour le faire nous parler. On s’attache instantanément à lui, la nostalgie d’une époque révolue, la souffrance d’une vie faite de difficultés et de traumatismes, ces sentiments il nous les transmet simplement, sans fioritures.
Et plus encore que ce magnifique personnage, doucement, par touches, en glissant quelques indices, l’auteure met en place un tableau final surprenant.
Vous ne pourrez pas lâcher ce livre qui va vous surprendre tout au long de ses 120 pages. Le joli mois de mai est un récit plein de force et d’intensité. Emilie de Turckheim réussit ici une histoire qui mériterait de devenir un classique.
Ma note : 9/10
Crédit photos : Le livre de poche