Le Résumé :
« De nos jours une jeune femme se suicide dans son appartement mais ce n’est que le début de son histoire. Sous le regard d’un chat complice, capable de la voir et de communiquer avec elle, elle se met à hanter l’immeuble où elle a vécu. Témoin involontaire mais intéressé du quotidien intime de ses anciens voisins.
Elle va, au fil de ses découvertes, croiser de bien étranges phénomènes, tous les habitants de cet hôtel particulier semblants cacher des secrets ou de biens curieuses facultés. »
Mon avis :
La première chose qui m’a attiré dans cette bande dessinée est bien évidement sa couverture. Un dessin sublime, une mise en page originale et des couleurs pastelles tout en douceur. Le ton était donné.
L’histoire aussi est intrigante. Guillaume Sorel parvient tout au long de la centaine de pages de ce récit à nous faire voyager dans cet hôtel. Suivre ce fantôme un peu mélancolique à travers ses rencontres est un vrai plaisir.
Il y a de la poésie dans ces pages, de la mélancolie et de l’empathie.
C’est un récit un peu à part qui mêle des éléments fantastiques (un des résidants est capable de faire apparaitre les personnages de ses livres, un autre peut se réfugier dans son miroir pour oublier les problèmes de son quotidien) avec un récit plus cartésien. Cette jeune femme cherchant dans la mort des choses qu’elle n’est pas arrivée à trouver de son vivant. On ne sait pas pourquoi elle a choisi de mettre fin à ses jours, mais même dans la mort elle a encore envie de trouver des réponses.
C’est une histoire touchante et d’une grande richesse. Elle est sublimée par les dessins de Guillaume Sorel. Ce dessin très doux est rehaussé par une mise en couleur en nuance de gris, ce qui permet ici plus de liberté et de richesse que le noir et blanc, qui colle parfaitement aux propos. S’ajoute à cela une mise en page ingénieuse.
On se plait à déambuler dans cet hôtel avec l’héroïne, trouvant les vices et les secrets de ses occupants, surpris par certaines histoires, ému par d’autres.
On connait le travail de grande qualité de Sorel sur d’autres séries où il travaille comme dessinateur (Algernon Woodcock, Typhaon…). En créant cet album de A à Z, il réalise en tout cas un de ses meilleurs albums.
Guillaume Sorel réussit le tour de force de mêler fantastique et romantisme dans un récit très touchant d’une grande beauté graphique. Une bande dessinée passionnante et superbement réalisée.
Ma note : 8,5/10
David Rémack – Critique Littéraire Partenaire
Crédits photos : Casterman