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Être maman ou l'art d'être compliquée

Par Aïda B.
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20130313155818 Fotolia 45305984 XSAvant j’étais une femme, donc déjà j’étais déjà pas mal compliquée. Je ne savais jamais ce que je voulais, et quand je voulais quelque chose cela ne durait jamais vraiment très longtemps.



Bref, j’étais une femme quoi. Non je ne suis pas devenue un homme je te rassure. C’est pire. Je suis devenue une maman et là je ne suis plus compliquée, je suis super compliquée. Et je vais te le prouver en quelques exemples, et j’en mettrais ma main à couper que tu te reconnaîtras !

Quand mes enfants sont à la maison, j’aspire au calme à la solitude. J’entre en pleine déprime en comptant les heures voire les secondes qui me séparent de l’école ou de la crèche. Je suis toujours en avance pour les déposer quelque part : on ne sait jamais l’école peut ouvrir plut tôt ! Quand ils sont là, je voudrais qu’ils soient ailleurs. Je sais c’est pas beau de dire ça, je suis une mère indigne, mais quand il y en a marre bien souvent un malabar ne suffit plus.

Par contre quand le moment ultime de bonheur arrive et qu’ils partent de la maison leurs petits sacs dans le dos je me retrouve comme une nouille dans une maison vide. Et là, tu me crois ou tu me crois pas, ils me manquent. Je te l’ai dit je suis devenue super compliquée. Et là je comprends vite qu’être maman c’est un peu le début de la folie.



Je te donne un autre exemple. Généralement (tout le temps) à la maison c’est moi qui m’occupe des enfants. Non sans émettre de gros soupirs ou des vociférations bien audibles pour que mon chéri comprenne que j’aimerais bien qu’il prenne le relais. Des fois (je dis bien des fois) cela marche. Et l’homme se déplace jusqu’à l’enfant, à la façon d’un éléphant se dirigeant vers une tasse en porcelaine, pour tenter de s’en occuper. Et là qu’est-ce-que je fais moi la maman super compliquée hein ? Et bien je ne trouve rien de mieux à faire que de lui dire «Laisse moi faire, toi tu ne sais pas comment on fait».
Et oui en plus d’être compliquée je m’enlise dans mes propres complications. Parce qu’avec ça je sers sur un plateau d’argent l’Argument que mon chéri me ressort à chaque fois que j’ai besoin d’aide et qu’il n’a pas envie «Je t’aurais bien aidé ma chérie, mais tu sais que je ne sais pas faire». L’arroseur arrosé ou tel est pris qui croyait prendre.

Encore un petit exemple pour la route, même si j’ai déjà largement prouvé que j’étais devenue plus que compliquée. S’il y a une chose qui peut m’épuiser, m’énerver et me faire dire que j’aurais dû ne jamais arrêter mon contraceptif c’est bien quand les enfants sont surexcités. Tu sais quand ils courent, ils crient, ils dansent dans tous les sens et qu’ils transforment la maison en véritable capharnaüm.
Par contre le jour où ils ont le malheur d’être calmes, de ne pas bouger, d’être sages sans bouger, je sors tout l’attirail de l’infirmière, et c’est parti pour le thermomètre dans tous les orifices pour être bien sûre qu’ils n’ont pas de fièvre. Ils sont sages c’est pas normal, ils sont forcément malades ! Ou comment se compliquer la vie quand en fait Dieu, ou n’importe quelle autre force cosmique, t’octroyait simplement quelques minutes de calme.

Finalement être maman ce n’est pas le début de la folie, c’est de la folie. S’occuper d’eux, de soi, trouver une place pour chacun dans la famille que l’on a créée. Se sentir libre tout en étant attachée à eux, être attachée à eux tout en essayant d’être libre. Savoir concilier l’inconciliable. Un défi au quotidien tout simplement.

Et toi, tu es plutôt du genre compliquée ou super compliquée ?

Caroline Escalon – Lectrice intervenante

Source de l’image : fotolia